L’amour chez les personnes à haut potentiel
Je parle ici de couple avec deux partenaires sains. Cela ne concerne pas les couples avec un pervers narcissique.
Beaucoup d’HP qui sont en mal d’amour ou qui ont vécu des déceptions sentimentales n’osent plus croire que c’est possible d’être HP et heureux en couple. Je m’insurge clairement contre cette croyance. Quand j’ai demandé des témoignages de couples HP, les témoignages sont arrivés nombreux. Ce sont des perles, des cadeaux qui peuvent nous mettre dans la joie.
Mon mari et moi sommes mariés depuis 1987, avec des hauts et des bas, comme tous les couples. Mais le bilan est tellement positif. Lors de notre trentième anniversaire de mariage, nous nous sommes tous les deux dit que si c’était à refaire, on recommencerait.
Voici des témoignages que je vous propose de savourer. Si ce point est difficile pour vous, lisez-le peut-être en vous disant que c’est possible d’être HP et heureux en couple…
« Aaahhh, l’,Amour…Mon mari et moi (Tous 2 HP mais n’en avions aucune idée à l’époque. Nous n’avons mis les mots dessus qu’il y a peu de temps) J’avais 21 ans, il en avait 35. Mariage 1 an plus tard. Deux enfants. Une fille et un garçon… Nous sommes toujours amoureux ET complices comme au premier jour. Nos enfants, à présent adultes et autonomes, nous avons choisi de vivre notre rêve de jeunes mariés : vivre notre retraite en Crète, pays qui nous a toujours attiré (au sens propre et figuré). Nous y sommes depuis début décembre. Nous avons une maison en location dans la vieille ville de Chania. Nous voyageons dans l’île pour définir l’endroit où nous poser pour un an. Ensuite, nous verrons, on se laisse porter. »
Françoise, 51 ans
« Ayant toujours eu une relation très compliquée avec ma mère, j’ai toujours eu des relations très compliquées avec les femmes. Les relations ne duraient jamais longtemps mais étaient toujours une prise de tête entre les ressentis, les impressions, les mots et le perfectionnisme des zèbres. Je finissais toujours par abandonner. A mes 27 ans, après une relation de trois mois où je me sentais incapable de sentir l’amour qui m’était donné, j’ai pensé que j’étais incapable de vivre l’amour. Mon subconscient et moi sommes allés nous jeter en voiture contre un arbre. Ayant survécu, ce fut le tournant dans ma vie. J’avais compris que je devais collaborer avec moi et non pas me saboter. A 31 ans j’ai rencontré mon épouse actuelle. Au début de notre relation, elle ne voulait me voir que le weekend ce qui me donnait la possibilité de récupérer en semaine de mes ressentis, impressions et autres (A l’époque je ne savais pas que j’étais zèbre). Aujourd’hui nous sommes mariés heureux depuis 18 ans et nous avons deuxbeaux enfants. La stabilité et l’amour de mon épouse ont été déterminants dans la réussite de notre couple. »
Marcel, 49 ans
« Après une vie amoureuse chaotique, j’ai pratiquement su instantanément que cet homme serait le bon. Lors d’une soirée estudiantine où tout le monde s’amusait, buvait, parlait, dansait, … lui était sur le côté, appuyé contre le mur à observer la foule. J’avais déjà remarqué depuis mon adolescence que c’était typiquement avec ce style de personne que j’accrochais le mieux : ceux un peu à l’écart. Comme c’était le beau-frère d’un ami, j’ai donc été l’aborder. Cinq minutes après, nous étions dehors à parler de tout, de rien, du Dalaï Lama, de philosophie… Enfin quelqu’un avec qui parler, d’intéressant à écouter, qui avait du répondant ! Une alchimie, çà ne s’explique pas. »
Cindy, 39 ans
« Pour moi, ma compagne est sans aucun doute HP aussi… Dès que l’on s’est rencontrés on était comme deux âmes sœurs. On disait de nous que l’on était comme frère et sœur. Nous sommes sur la même longueur d’onde pour beaucoup de choses. Ce qui me semble super c’est lorsque nous sommes en interaction avec des quidams, si cette personne nous “pompe” ou pire n’est pas correcte, on n’a même pas besoin de se regarder pour comprendre que c’est réciproque et on prend la poudre d’escampette, c’est marrant parce que c’est ma compagne qui n’hésite pas à aller à la confrontation et ses remarques sont toujours très pertinentes donc déstabilisantes pour l’interlocuteur. Côté émotion et hypersensibilité c’est parfois dur à gérer et ce qui est troublant c’est l’effet miroir… à deux on réalise mieux ce qu’est l’hypersensibilité au quotidien… »
Patrick, 46 ans
«J’ai rencontré mon mari qui est devenu le père de mes deux fils. Comment dire? C’est intellectuellement que ça a immédiatement collé, nous parlions la même langue, avions la capacité d’échanger comme je ne l’avais jamais fait avec personne. Et beaucoup de goûts en commun, et de respect pour nos différences aussi. C’est devenu évident tout de suite que nous allions commencer une relation importante. Il n’était pas diagnostiqué HP selon les tests pratiqués aujourd’hui mais avait, adolescent, subi des tests de QI qui s’étaient avérés beaucoup plus hauts que la moyenne. Nous avons eu, comme tout le monde, des moments plus difficiles mais toujours, nous avons parlé et fini par résoudre nos différends. Il est parti récemment mais nous sommes restés complices et en amour jusqu’au dernier jour de sa maladie. » Colette, 58 ans
Ces témoignages sont magnifiques. J’insisterai ici sur le travail à faire pour qu’un couple fonctionne : communication, écoute, pardon. La vie de couple est un chemin sinueux, avec des hauts, des bas, destournants. C’est un choix aussi, de décider de continuer malgré les difficultés.
Le rêve du couple idéal où tout se passe sans anicroche est un mythe. Ne courons pas derrière ce mythe.